Workshop

S’ÎLE NCE

Morgane Kabiry

LES ACTEURS DU PROJETS

  • Artiste: Morgane Kabiry;
  • Enseignant(s): une professeure d’éducation musicale, Lise Menant, une professeure d’arts plastiques, Alexandra Jean;
  • Niveaux: une classe de 6ème et les élèves de l’ IME
  • Etablissement : Collège Jean Rebier, Isle (87)

ORIENTATION DU PROJET

Ce projet a été pensé dans le cadre d’une Équipe de Recherche et de Réflexion (ERR art, paysage et Numérique). Les professeures d’éducation musicale et d’arts plastiques y ont rencontré des œuvres du bois de sculpture de Vassivière et du Frac artothèque Nouvelle-Aquitaine.

L’œuvre de Guillaume Viaud, Walking Piece, et celle de Dominique Petitgand, Je siffle au bord du quai, ont nourri les réflexions des enseignantes et de l’artiste Morgane Kabiry. Les miroirs portés en sac à dos dans Walking pièce, et l’installation sonore dans le bois de Vassivière ont insufflé l’idée de l’écho et des liens entre disciplines, espaces, pratiques, individus... Ainsi, le projet s’est tout d’abord intitulé "d’Isle en île, un écho plastique et sonore".

Le public choisi pour cette action a été des élèves de 6e du collège d’Isle et des élèves de l’IME. Ce choix avait pour objectif la confrontation à l’altérité et la création de liens entre des élèves qui fréquentent les mêmes espaces mais qui ne se connaissent pas, qui ne font pas habituellement de projets ensemble.

Ils se sont alors embarqués pour vivre une expérience de création avec l’artiste Morgane Kabiry, qui est à la fois plasticienne, comédienne et musicienne. Les ateliers ont permis aux élèves de faire travailler leur imaginaire et de créer du lien:

  • liens entre les élèves (élèves du collège et de l’IME),
  • liens entre les disciplines (arts plastiques, éducation musicale),
  • liens entre les territoires (urbain et rural, scolaire et culturel)

Le tout grâce à la réalisation d’un projet concret basé sur la narration, l’écoute et la fabrication d’objets, de captations sonores, d’écriture...

PRATIQUES ARTISTIQUES DES ÉLÈVES

Comme nous sommes au collège d’Isle, nous avons filé la métaphore.... Les élèves mélangés, du collège et de l’IME, ont été séparés en deux groupes, une moitié a joué le rôle de personnes perdues sur une île et l’autre les sauveteurs.

A partir de cela, les ateliers se sont enchaînés, en écho, entre les deux groupes:

  • Une lettre codée en rébus a permis aux élèves sur l’île de faire passer un message aux sauveurs.
  • Les sauveurs ont imaginé un radeau et des plans d’objets pour survivre sur l’île.
  • Les îliens ont fabriqué ces objets de secours, etc.

Des ateliers ont permis aux élèves de travailler des pratiques graphiques, plastiques, théâtrales, sonores.

Ce projet a permis aux élèves de réfléchir sur l’insularité, la nature, le paysage, l’écologie. L’artiste a demandé aux élèves "pourquoi avoir besoin d’être secouru sur une île ?" une des réponses était "à cause de la montée des eaux" A partir de là, des exercices d’écriture et une pièce sonore à été créée, donnant la parole aux élèves sur leurs souhaits, leurs rêves pour la planète.

L’ensemble des productions ont été regroupées dans une carte interactive, le projet a été renommé SîLEnce, titre choisi par Morgane Kabiry parce qu’il a semblé plus pertinent au fur et à mesure du travail.

PARTENARIATS

Le Centre International d’art et du paysage de l’île de Vassivière a proposé un temps de médiation dans le bois de sculpture autour des œuvres de Dominique Petitgand dans le cadre de l’ERR.

Le Frac Artothèque Nouvelle Aquitaine a proposé un temps médiation autour d’œuvres en collection dans le cadre de l’ERR.

RETOUR D’EXPÉRIENCE

La crise sanitaire ne nous permit de finaliser le projet comme nous l’avions imaginé. La journée à Vassivière et la valorisation des productions sous la forme d’une exposition au collège et au centre culturel d’Isle, n’ont pas pu se réaliser.

Cependant cette action a été très bénéfique pour les élèves. Ils ont apprécié le dispositif, l’aspect narratif de l’atelier correspondait très bien au public visé (6ème et IME). La classe choisie au départ était un peu difficile, les relations entre élèves se révélaient souvent problématiques. La réalisation du projet avec cette classe à certainement contribué à une amélioration, le travail de groupe a permis aux élèves de s’écouter un peu plus et à s’accepter. L’intégration de l’IME dans ce cadre était encore plus pertinente. Les parents d’élèves ont aussi fait des retours positifs sur le projet.

L’artiste a su trouver une valorisation sous forme numérique pour pallier aux annulations dues à la crise sanitaire. La création de la carte interactive et l’édition d’un support papier sous forme d’un rouleau dans une bouteille à la mer ont été un très beau résultat.