Workshop
CADRER LE PAYSAGE #1
Stéphanie Eligert
mallette
ADOPTER UNE OEUVRE
La mallette “Cadrer le paysage ” propose de questionner l’art et le paysage à travers la rencontre de deux œuvres:
- Le Fleuve, une vidéo de Muriel Toulemonde en collection du Frac-Artothèque de Nouvelle Aquitaine
- Steinland de Jean-Pierre Uhlen dans le bois de sculpture du centre d’art de Vassivière
L’objet incitatif placé dans la mallette était un cadre en bois.
LES ACTEURS DU PROJET
- Artiste: Stéphanie Eligert.
- Enseignantes : Rosa-Line Gourraud (arts plastiques), Michèle Colette (lettres modernes).
- Niveau : une classe de 3ème.
- Établissement : Collège de Felletin, Creuse.
ORIENTATION DU PROJET
C’était la première expérimentation de cette mallette "Adopter une oeuvre", le premier workshop en classe avec une artiste proposée par une structure culturelle en territoire,proche de l’établissement scolaire, Quartier Rouge. De même l’équipe a sollicité une radio locale, Radio Vassivière.
La réalisation de ce projet a permis aux élèves d’appréhender des œuvres d’art contemporain en lien avec le paysage. Ils ont pu questionner la place du cadre dans notre approche du paysage et la manière dont la vision en est découpée, cernée et orientée.
PRATIQUES ARTISTIQUES DES ÉLÈVES
Le workshop a permis aux élèves lors des différentes étapes de travail de réaliser
- des textes poétiques,
- des dessins, croquis et esquisses,
- des captations sonores, des courtes vidéos et des photographies retraçant l’expérience de création littéraire avec Stéphanie Eligert.
Le workshop s’est orienté vers un regard sur ce qui se passe dans le cadre et, au fil du temps qui passe, vers une observation des nuages et du temps qu’il fait.
Réalisation radiophonique avec Radio Vassivière
PARTENARIATS
Le Centre International d’art et du paysage de l’île de Vassivière a proposé un temps de médiation dans le bois de sculpture autour de l’oeuvre de Jean-Pierre Ulhen
Le Frac Artothèque Nouvelle Aquitaine a réalisé un temps de médiation dans l’établissement scolaire autour de l’œuvre de Muriel Toulemonde.
Quartier rouge a invité un pédologue, spécialiste des sols, Laurent Richard, qui a contribué à enrichir scientifiquement le projet.
Quartier Rouge a mis en forme les textes écrits par les élèves avec un graphiste afin d’avoir une édition.
Radio Vassivière, grâce aux captations sonores, a diffusé des chroniques sur ses ondes.
RETOUR D’EXPÉRIENCE
Flexibilité et interdisciplinarité
L’enseignante a fait remarquer la nécessité de flexibilité lors de la conception du projet face à l’artiste et aux structures culturelles. Ses idées du début (sur la mallette pédagogique choisie) se sont au fur et à mesure du travail transformées, le travail en équipe avec un professeur de lettres et une écrivaine a orienté le projet vers des productions littéraires.
Pour le PREAC, le désir de travailler en interdisciplinarité et de solliciter des artistes d’horizon différents était une plus value à cet atelier. Nous souhaitions ainsi tisser des liens entre les artistes, les structures culturelles et les établissements scolaires, les domaines artistiques (arts plastiques et littérature), afin d’avoir des expériences d’adoptions (de workshop à partir d’un même duo d’œuvre) complémentaires.
Pour les élèves, cette expérience à été très positive. La médiatisation du projet par Quartier rouge et radio Vassivière était très valorisante. Ils ont pu aussi prendre conscience du métier d’artiste, du travail qu’il y a derrière les œuvres et du cheminement nécessaire dans la pratique artistique. La découverte de l’île de Vassivière et du Centre d’Art a été une surprise pour beaucoup d’élèves bien qu’ils ne soient pas géographiquement très éloignés. Les élèves ont pu également intégrer ce projet dans leur PEAC pour une éventuelle présentation au Brevet des collèges.
Réflexion de Rosa-Line Gourraud, professeure d’arts plastiques
" L’expérience s’est ouverte, un beau jour de Septembre, sur la découverte de Steinland ainsi que des nombreuses autres œuvres du bois de sculptures de Vassivière. Quelques œuvres du Centre d’art ont également permis d’ouvrir des pistes de réflexion.
L’action de cadrer c’est mobiliser son corps tout entier, c’est parcourir puis choisir, c’est finalement concevoir les limites de ce que nous percevons et de ce que nous représentons. C’est pour cette raison que cela ne peut se penser sans d’innombrables allers-retours entre soi et le monde.
Grâce à l’intervention de Stéphanie Eligert et du pédologue Laurent Richard, nous avons tout d’abord pu nous immerger dans notre environnement, explorer nos sensibilités, pour ensuite, petit à petit, à tâtons en pleine lumière, tenter de décrire ce paysage, de le circonscrire ou de le développer. Il s’agit finalement de faire expression de ce paysage que nous traversons et qui nous traverse.
Sortir du cadre c’est aussi rentrer en soi, interroger ses sensations et puis revenir à soi, c’est-à-dire au monde.
Ce corps, tantôt pivôt tantôt girouette, cette interface sensible soumise aux contraintes atmosphériques, agit comme un récepteur permanent.
Après avoir exploré la surface, nous voici en immersion dans le monde aquatique avec l’étude de l’œuvre Le Fleuve de Muriel Toulemonde ainsi que la projection des vidéos The Wave réalisée par Thierry Kuntzel et Reflecting Pool de Bill Viola. Et l’eau alors ? Comment cadrer cette eau qui bouge, qui se transforme, qui fait parfois résonner en nous une certaine quête d’infini, de recommencement, d’origine ?
Les élèves ont écrit beaucoup, fabriqué pas mal, réfléchi, échangé, filmé, photographié. En résulte une production pléthorique et polymorphe, comme autant de parcours et de cadres possibles…"



































































































