Workshop
PIERRE QUI ROULE #3
David Molteau
Mallette
ADOPTER UNE OEUVRE
La mallette "Pierre qui roule" proposait de questionner l’art et le paysage à travers la rencontre de deux œuvres:
- Géométrée de François Morellet en collection du Frac-Artothèque de Nouvelle Aquitaine
- Sans Titre d’Andy Goldsworthy dans le bois de sculpture du centre d’art de Vassivière
L’objet incitatif placé dans la mallette était une pierre de l’île de Vassivière
LES ACTEURS DU PROJETS
- Artiste: David Molteau.
- Enseignante : Ondine Amat (arts plastiques).
- Niveaux: 3 classes avec option ou spécialité arts plastiques, seconde, première, et terminale.
- Établissement : Lycée Eugène Jamot, Aubusson, Creuse.
ORIENTATION DU PROJET
C’est la troisième année d’expérimentation de la mallette "Adopter une œuvre # pierre qui roule", pour cette occasion, elle a été renommée "construction circulaire". L’artiste choisi, David Molteau, connaissait déjà le dispositif, et avait participé aux formations du Preac. Il est à la fois artiste et médiateur à Peuple et Culture Corrèze, responsable du relais du Frac-Artothèque. Sa connaissance des collections et son travail sur l’image au moyen de procédés multiples découlant pour l’essentiel de la pratique du dessin sur calque, semblait intéressante pour renouveler les pratiques avec cette mallette.
La réalisation de ce projet a permis aux élèves d’appréhender la question de la représentation du paysage dans l’art actuel, dans un processus de création qui a confronté les images d’îles trouvées sur internet à leur imaginaire. La proposition de travail de l’artiste avec l’utilisation du calque à permis de questionner la construction des images, les unes par rapport aux autres, dans un processus circulaire, et d’ouvrir à l’ensemble des pratiques plasticiennes.
PRATIQUES ARTISTIQUES DES ÉLÈVES
Ce workshop "pierre qui roule” a permis aux élèves de réaliser :
- des collections collectives d’images d’île;
- des travaux graphiques qui interrogent le médium calque;
- des travaux en volume, en peinture, en vidéo;
- la construction de nouveaux espaces représentés dans un processus de création qui joue sur un cycle de pensée, une image en appelant une autre…
- la conception individuelle d’une île, conceptuelle et plastique, résultant des autres temps de pratique.
Le projet s’est construit sur trois journées de travail en établissement étalées sur 2 mois. Ce déroulé était pertinent pour laisser du temps de réflexion sur l’insularité aux élèves. David Molteau a choisi d’aborder la question de l’île, tout d’abord, de manière littéraire et cinématographique, afin d’ouvrir l’atelier à d’autres formes artistiques. Ce choix a permis aux élèves de convoquer leurs références personnelles, allant de “l’île mystérieuse” de Jules Vernes, au film de Robert Zemeckis “Seul au monde” ou de Peter Brook, “Sa majesté des mouches”.
Les questions de l’insularité, de la solitude, du microcosme, des archipels, ont permis à chaque élève de s’approprier l’atelier et de construire une pratique singulière. Ainsi chacun a pu imaginer son île et la représenter avec les moyens de son choix.
L’œuvre de François Morellet a permis d’aborder la diversité de moyens plastiques dans une œuvre. Comment l’hétérogénéité, le collage d’éléments naturels, la gravure et le dessin dans une même œuvre permettent une cohérence plastique ? La série, la variation a aussi permis aux élèves d’appréhender la question du multiple à l’œuvre, et d’ouvrir le champ des possibles pour les pratiques des élèves.
La journée à Vassivière a permis d’expérimenter l’insularité, les élèves ont pu faire le tour de l’île et vivre physiquement l’isolement produit, renforcé par la date de visite choisie en hiver. En écho, le contexte de création du Centre d’art a été abordé par la médiatrice du centre d’art, et la visite du Bois de sculpture s’est orientée vers cette problématique de l’île.
PARTENARIATS
Le Centre International d’art et du paysage de l’île de Vassivière a proposé un temps de médiation dans le bois de sculpture autour de l’œuvre d’Andy Goldsworthy.
Le Frac Artothèque Nouvelle Aquitaine pour la médiation autour de l’œuvre de François Morellet dans l’établissement scolaire.
RETOUR D’EXPÉRIENCE
Projet ouvert et enrichissement mutuel
Pour l’artiste, le projet était très riche grâce aux contacts avec les élèves. Cette incitation tournée vers la représentation d’une île à la fois conceptuelle et plastique a permis une grande variété de production. “C’est très enrichissant de voir des adolescents s’approprier un projet, se livrer parfois un peu intimement, créer leur monde… Cet inattendu est marquant, et a produit un avant et un après atelier”. Pour David Molteau, le désir de rencontre avec ces élèves était très fort: “comment pense un jeune de 17 ans, comment vivent ils le monde ?”, tout cela, en écho avec le contexte socio-économique de 2018-2019, la crise des gilets jaunes, l’occupation des ronds points, qui pouvaint aussi être perçus comme des îles.
Ce workshop a été organisé à l’échelle de tous les élèves qui suivaient l’option arts plastiques au Lycée d’Aubusson. Cela représentait une quarantaine d’élèves. Ce choix a l’avantage d’impliquer de manière collégiale et de faire remarquer le projet. Cependant, cela s’est révélé être un peu lourd pour l’ensemble des participants, artiste et enseignante.
Pour l’enseignante, c’est un travail enrichissant qui a permis de faire du co-enseignement, de changer les rythmes de travail et de travailler avec des structures culturelles.
Pour les élèves, l’expérience a été très bénéfique. Elle a permis d’améliorer la perception du métier d’artiste pour ces lycéens qui choisiront peut-être cette orientation. Bien que les élèves soient en spécialité et option Arts plastiques, leurs connaissances de l’art contemporain et des questionnements autour du paysage étaient perfectibles. Ce workshop, par les temps de pratique en contact direct avec l’artiste, et sa démarche, leur a permis de parfaire leurs connaissances et d’évoluer dans leur pratique personnelle.























