L'art et le paysage, des pratiques et des notions
PRESENTER
- Donner à PERCEVOIR
ÉCHANGER et SE PROJETER
Donner à PERCEVOIR
La métaphore de la fenêtre ouverte a été utilisée à la Renaissance pour définir la peinture de représentation. Cependant, dans le cadre de la « présentation » qui ne fabrique pas une image mais qui soumet le réel à notre attention, la fenêtre ouverte sur le paysage peut être utilisée littéralement. L’œuvre est alors ce qui cadre la réalité pour la faire voir différemment ou d’une façon plus aiguë. Dans cet esprit, Herman de Vries ouvre en 2004 des Fenêtres dans l’espace géologique naturel du Géoparc de Haute-Provence en polissant la roche sur une surface circulaire qui laisse voir les strates géologiques.
Par ailleurs, les observatoires conçus par les artistes comme Robert Morris (en 1971 aux Pays -Bas) fonctionnent aussi comme des dispositifs de vision, qui ne valent donc pas uniquement pour leur propre forme mais pour les points de vue qu’ils offrent sur leurs environnements.
Mais la vue, si importante dans la notion de paysage, a connu en 1977 une remise en question théorique de son hégémonie. R. Murray Schafer, compositeur, a conceptualisé le soundscape comme regroupant les données sonores du paysage telles que perçues dans un endroit particulier. On repère donc des artistes qui attirent notre attention perceptive par l’écoute de cet environnement sonore. Ils peuvent capter les sons par enregistrement pour les diffuser ultérieurement (Dominique Petitgand) mais aussi intervenir directement dans le lieu en nous rendant plus alertes dans notre écoute (Eric Samakh).