L'art et le paysage, des pratiques et des notions
PRESENTER
COLLECTER des éléments
- Trouver des matériaux dans des lieux naturels ou urbains
ÉCHANGER et SE PROJETER
Trouver des matériaux dans des lieux naturels ou urbains
Les espaces extérieurs sont pourvoyeurs de matériaux pour les artistes. Dès lors qu’au début du XXème s. les artistes de l’avant-garde cherchent de nouveaux moyens pour faire art, les matériaux non artistiques (renvoyant à l’ordinaire, au banal, à l’usagé…) sont une alternative au respect des règles établies. Le dadaïste Schwitters, vers 1920, sera un grand récupérateur dans l’espace urbain pour ensuite coller et assembler de vieux papiers, tickets, affiches, morceaux de bois ou de métal renvoyant ainsi de manière métonymique au paysage de la cité moderne.
Mais la nature aussi est l’objet d’attention pour ses constituants minéraux, végétaux ou autres. L’Arte Povera (1966-1969) y trouvera une façon d’interroger la dialectique de la nature et de la culture : la culture notamment par l’instauration d’une œuvre conçue comme une installation dans l’espace d’exposition ; la nature par la présence de ses composants (roche, salade, arbre, branches…) renvoyant à une origine et à une temporalité en dehors de la portée de l’humain.
Plus récemment, cet antagonisme sera remis en question pour reconsidérer la place de l’homme dans le monde, non plus au sommet du vivant mais comme simple partie d’un écosystème. Les œuvres fonctionnent alors sur le principe d’une coprésence en suscitant par exemple la rencontre du visiteur de l’exposition avec des éléments du vivant (animaux, végétaux…). Le prélèvement peut aussi s’accomplir sur une échelle plus grande quand c’est le paysage lui-même qui est installé dans l’espace d’exposition. Ainsi, dans l’œuvre Riverbed, 2014, de Olafur Eliasson, la salle du musée devient le paysage avec roches et eau parmi lesquels déambule le visiteur.